Commande photographique, documentation visuelle et sonore, PAYSAGES INTIMES se donne pour trajectoire de documenter la singularité du rapport d’habitant.e.s à leur environnement quotidien sur la métropole de Montpellier.

Nous posons comme postulats qu’habiter un territoire c’est accepter d’en être habité et que la création artistique peut agir comme un révélateur des expériences sensibles du lieu. La pluralité paysagère des 31 communes de la métropole est le terrain que nous avons choisi pour ce projet.

Les deux premiers volets portés successivement par les photographes-auteures Caroline Houal et Alexandra Frankewitz ont investi les communes de Castries, Sussargues, Clapiers, Saint-Geniès-des-Mourgues, Saint Drézéry, Villeneuve les Maguelone, Saussan, Juvignac et Saint-Georges-d’Orques.

Loin de prétendre à l’inventaire, nous jouons avec l’aléatoire des rencontres rendues possibles grâce à l’implication du tissu associatif et des équipes municipales, avec pour seule précaution la diversité des âges, des genres, des origines et ancrages géographiques de nos guides et pour seule consigne le désir de ceux-ci de nous formuler une invitation dans un paysage, autant qu’une confidence.

Les premiers échanges se sont déroulés en l’absence de la photographe, facilités par le caractère protégé des entretiens, souvent réalisés dans la quiétude de la sphère privée. Les évocations des paysages et l’expression de leur caractère familier ont ainsi constitué une esquisse sonore.

Il s’agit de mettre à l’honneur la relation quotidienne, intime, rarement partagée, cette dimension à laquelle nous sommes attachés à l’Atelline ; la poésie du quotidien.

Nous avons souhaité donner une dimension polyphonique à ce projet par les voix et récits des personnes, par le fait de s’en remettre à l’aléatoire des rencontres et de leurs choix de lieux, par le dialogue enfin entre une artiste photographe et des habitant.e.s.

L’écriture de ce projet ainsi que sa réalité formelle affirme bien une manière de faire culture qui formule des invitations, qui implique la population aux côtés d’artistes qui exercent un art pour lequel elles et ils se sont formé.e.s.